DAY TEN
Ski Doo around West Yellowstone
Petit déjeuner avec américains qui rotent à pleines gorges !
Puis préparations pour aller chercher la snow mobile : deux paires de chaussettes de ski, deux leggings, un pantalon thermique et un pantalon de ski étanche, coupe-vent et doublé de polaire pour le bas, un tee-shirt de sport en synthétique, deux sous-pulls thermiques l'un sur l'autre, un pull polaire et un blouson de ski pour le haut... je suis un peu gênée aux entournures et j'ai la démarche peu souple ! Il faut pourtant déneiger la voiture... encore !
Rendez-vous à 9 heures chez Backountry Adventure (qui nous avait amené au Grand Canyon of the Yellowstone en snowcoach l'avant veille) pour louer le ski doo.
D'abord nous signons toutes les décharges possibles et imaginables, les engagements que nous prenons et enfin, les exclusions de l'assurance supplémentaire que nous payons en sus.
Nous louons des casques et des bottes (très confortables et bien chaudes) et enfin la moto-neige deux places !
Le loueur nous donne quelques indications rapides : ici et là pour démarrer, ici pour freine, là pour accélérer, ici et là pour le chauffage des poignées et du pouce et attention en montant et descendant à ne pas accrocher l'accélérateur... You bet ! (expression locale qui correspond grosso-modo au "cheers" anglais.)
Et nous voilà en selle ! Vrouoummm !
C'est très lourd à manoeuvrer, encore plus dans la poudreuse, ça dérape facilement et c'est très amusant !
Les poignées, à l'avant et à l'arrière (sur les côtés) sont chauffées, ainsi que la manette qui sert d'accélérateur et sur laquelle on appuie avec le pouce.
Sortir de la ville n'est pas chose aisée, il faut éviter la rue principale interdite aux snow mobiles (sauf pour la couper) et trouver le début des pistes...
Sur des pistes lisses, sans bosses, en ligne droite, avec un peu d'habitude, on s'enhardit à monter à 30 / 35 miles à l'heure. C'est limité à 45.
Le matin, nous faisons deux boucles, une qui longe un lac gelé sur un plateau. Le froid commence à se faire sentir...
Et une deuxième boucle qui longe le parc national.
Bizarrement, j'ai du mal à tourner à droite ! Il me faudra une petite heure pour maîtriser ça !
La vapeur expirée gèle sur la visière à l'intérieure du casque, il faut la gratter régulièrement pour y voir. La partie protégeant le menton et la bouche de la cagoule gèle aussi. Les cuisses subissent le vent malgré les quatre épaisseurs et on se brûle l'intérieur des doigts tout en sentant le froid mordre l'extérieur à travers les gants !
Mais on s'amuse ! La piste est assez bien fléchée.
Pour retourner vers la ville, il faut couper plusieurs fois une route. Les patins de la moto ET la chenille de propulsion doivent être absolument tous les deux sur la neige avant de traverser une route déneigée, il ne faut pas se lancer avec une partie de la moto déjà sur le goudron sinon, c'est le dérapage assuré (le conseil du loueur...)
Retour en ville sans histoire pour une décongélation express dans un fast-food puis départ pour une piste au Sud, dans la montagne.
Cette fois, la carte est utile et même difficile à lire. Ainsi, une petite boucle prévue se transforme en grande boucle.
Il neige, trente bons centimètres sont tombés, la snow mobile est plus lourde à manoeuvrer et on se fait de petites frayeurs amusantes.
Nous longeons d'abord une rivière :
Avant de monter dans les sapins lourds de neige et de passer la frontière du Wyoming :
Petite pause dans une clairière où on rencontre d'autres snow mobilers. La communication avec le casque n'est pas facile... J'entends quand même un "vive la France" suivi d'une pétarade.
Le temps se gâte, le froid mord, les orteils se recroquevillent, le pouce brûle sur l'accélérateur, les autres doigts se gèlent, on monte en altitude :
Le sommet, retour au Montana, la descente, première utilisation du frein, les petites frayeurs dans la poudreuse et je crois que je n'ai jamais eu aussi froid de ma vie !
Les panneaux indicatifs se font à nouveau plus nombreux, la carte redevient lisible.
Le froid se fait plus sentir à l'arrière, alors on alterne jusqu'au retour en ville où je me débrouille pour me perdre et négocier un demi-tour sur un talus en haut duquel je m'arrête en plein doute, mais ça passe !
Dès que nous avons rendu le matériel, les tremblements commencent, de la voiture à la chambre d'hôtel, de la douche à la couette, on claque des dents !
Le réchauffement est très lent et se finira dans le même restaurant que la veille, miam ! C'est le tuesday tascos avec une formule incompréhensible mais bonne et pas hors de prix et deux shakes colorés :
Longue journée riche en émotions. Ca manquait un tout petit peu de wildlife par rapport aux jours précédents !
Il est 21 heures et j'ai encore les pieds gelés... dodo !