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Heureu[se] qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage [...] Et puis est retourné[e], plein d'usage et raison !

L'APPEL DU LARGE : Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le coeur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers. Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !

J1 et J2 Le train maudit et le Danemark

Publié le 13 Février 2018 par Number 3 in hiver, miam-miam, Train, avion, Nord, Scandinavie, Spitzberg, formalités, Russie, peur, confort, Danemark

 

Dimanche route vers Bordeaux : la pluie s’arrête, soleil couchant dans les yeux. J’en profite pour le regarder en face, une dernière fois avant une grosse semaine, je pars au pays du froid et de la nuit polaire. Je verrai le jour mais pas le soleil…

 

 

Lundi, Bordeaux Paris en TGV : le train maudit.

Départ à l’heure, dernière place de la dernière voiture, voyage en première, tout va bien. Poitiers, une compote et le train s’arrête.
Après un quart d’heure : « Tididi, votre attention s’il vous plaît, notre train est arrêté en pleine voie » Sans blangue, on n’avait pas remarqué… « Veuillez ne pas tenter de descendre sur les voix » Moui, on pensait aller pousser…

Une demi-heure plus tard, la plaisanterie commence à durer mais ce n’est pas fini : « Suite à une erreur d’itinéraire, notre train va devoir revenir en gare de Poitiers , nous procédons aux demandes d’autorisation. » Comment peut-on faire une erreur d’itinéraire en train ??? Le chauffeur ne sait pas lire la carte, le GPS n’est pas à jour ?

« Les autorisations prennent plus de temps que prévu »… Oui, j’ai un avion à prendre dans quelques heures…

Petit passage aux toilettes et cette fois, c’est une certitude, souvenir du transsibérien, les russes ont une avance incontestable en ce qui concerne les toilettes de train !

« Votre attention s’il vous plaît, tout le personnel SNCF présent à bord du train doit rejoindre le contrôleur immédiatement en voiture-bar »… ça commence à sentir encore plus mauvais que les toilettes…

« Votre attention s’il vous plaît, notre TGV est en panne. Une demande de secours a été effectuée. Nous attendons un autre TGV. Nous ne sommes pas en mesure de vous communiquer notre retard. »
Bien… J’ai peur que les vacances ne prennent fin avant de commencer…

A une heure de retard, je me suis dit, « c’est la SNCF »… (et je précise que je suis loin d’en être une détractrice…)
A deux heures, je me dis que j’ai bien fait de prévoir très large, à trois heures, je commence à m’impatienter !

Le TGV de secours n’arrive pas, un transfert est prévu vers un autre train, nous rassemblons nos bagages, mais finalement, c’est une locomotive qui vient nous tracter. Elle « s’accroche » et on attend… L’impatience monte, les autorisations tardent, le retard s’accumule, « il est impossible de prévoir une durée précise pour le moment »… On démarre à une vingtaine de kilomètres à l’heure…

Retour en gare de Poitiers, tout le monde descend ! Et du monde ça en fait !
« Un TGV à destination de Roissy CDG » va entrer en gare, veuillez vous éloigner de la bordure du quai », ce message est répété cinq ou six fois… Tout le monde piétine.

Le TGV arrive, installation et à nouveau attente. Il devient clair que je ne pourrai pas prendre mon avion pour Copenhague.  J’appelle la compagnie SAS pour connaître l’heure de fermeture du check-in, appel surtaxé, English spoken, et résultat : il faut que je sois dans le terminal 1 de Roissy CDG avant 18h30.
Je pars à la recherche d’un contrôleur, il ne veut pas se mouiller mais ne prévoit pas une arrivée à l’aéroport avant 18h40 (terminal 2). Même en courant, je ne pourrai pas remonter le temps…

Au QG on organise l’assistance  à distance de la pauvre voyageuse désespérée, il n’y a pas d’autre avion pour Copenhague ou Oslo (deuxième correspondance) ce soir au départ de Roissy. Les avions décollant demain matin pour Oslo n’arriveront pas avant ma correspondance pour Longyearbyen… On se rabat sur Orly, il y a un vol pour Copenhague ce soir. En descendant à Massy Palaiseau, je peux prendre un taxi qui m’amènera à l’aéroport. Retour vers le contrôleur, est-ce qu’on s’arrête à Massy : enfin une bonne nouvelle, oui ! On n’y arrivera pas avant 18h05, l’avion est à 21h30, je peux le faire !

J’achète un billet chez Norwegian Airlines par téléphone (appel surtaxé à nouveau), je rajoute le supplément bagage, je donne mon numéro de carte bleue par téléphone dans le train (relevés de compte à surveiller de près !), total : 140€.
Maintenant, le taxi… Je demande au contrôleur : à cette heure-ci, il vaut mieux réserver. Nouvelle aide du QG, nouvel appel surtaxé, numéro de carte bleu donné une deuxième fois pour ceux qui n’avaient pas bien entendu la première… et normalement, tout devrait rouler !

On commence à voir de la neige, restes des chutes du week-end. Je croise les doigts pour que mon voyage vers le froid ne s’arrête pas à ces plaques blanches en bord de voie.

Entre temps, la SNCF distribue des plateaux repas… Mouais, ça fait cher la salade en boîte, les deux shortbreads, la compote, la bouteille d’eau et le paquet de fraises Tagada !

Massy à 18h15… L’annonce d’arrivée prévue à Roissy à 19h20 me conforte dans ma décision.
Je descends du train la première, je monte les escaliers avec mon chargement de baudet sur le dos et je cours vers les taxis. Il est là, c’est parfait !

Un accident évité à cinq secondes près : refus de priorité sur la voiture devant le taxi (il a réussi à piler), une conversation moyenne et un total de 60€… J’arrive à Orly, j’ai deux heures pour attraper mon avion, le voyage va avoir lieu !

Dépose du bagage, 18kg… retrait de Couronnes norvégiennes, je passe la sécurité et j’attends !

Le parallèle avec mon dernier grand voyage en train est évident, j’ai traversé deux continents sans une minute de retard et je ne peux pas faire un Bordeaux / Paris avec la SNCF.
Mon épopée sur le Paris / Moscou et le Transsibérien dans des langues inconnues n’a finalement rencontré aucun obstacle majeur ! Les russes qui vérifient l’état des essieux individuellement et de chaque côté du train à coups de barre de fer à tous les arrêts seraient-ils plus efficaces ?
Justement, je devrai voir une colonie de russes au Spitzberg ! J'espère déjà que les compagnies aériennes scandinaves sont plus à la hauteur que les compagnies russes du moment...

 

Il n’y a pas foule à l’embarquement pour Copenhague. Le voyage peut enfin commencer !

Enfin, pourvu que le pilote ne fasse pas lui aussi "d'erreur d'itinéraire"...

Bienvenue dans le Nord de l'Europe : sur un Vol Paris / Copenhague, pas un mot de français, pas un mot de danois, l'anglais devient première langue de communication.

Vol somnolant en musique, rien à signaler, pas de chichis gratuits chez Norwegian Airlines mais on a la place qu’il faut. Ah si, une petite chose, j’ai définitivement un chouïa peur au décollage… Mon voisin n’a pas apprécié mes petits cris à peine étouffés...
L’atterrissage à se demander si on va se poser sur la mer ne m’a pas posé problème, par contre.

Je note qu'au Danemark, le port du chapeau de cowboy se fait curieusement par-dessus la casquette.

 

Récupération du bagage, quinze minutes, ras et bienvenue au Danemark ! Je suis en train de remarquer que j’ai acheté un billet d’avion et que j’ai pris l’avion au départ de la France sans qu’on ne me demande jamais de montrer ou de donner mon numéro de passeport ou un quelconque autre papier d’identité. C’est sécurisant…

 

Petite marche qui réveille bien jusqu’à l’hôtel et là, wow ! Je fais tâche dans le hall avec mes chaussures de marche et mon gros sac marin sur le dos… C’est bien chic. Le petit-déjeuner est gratuit jusqu’à cinq heures et demie du matin, je vais essayer de le viser, ça doit valoir le coup.

Chambre au dixième étage, immense ! Deux lits, un bureau, une télé grande comme un petit écran de cinéma, des fauteuils, une salle de bain avec douche à l’italienne et baignoire. Des interrupteurs et des miroirs partout… Des oreillers de la taille d'édredons sur les lits, des peignoirs de bain, une pile de grandes serviettes, un mini-bar... Dommage que je n’y passe que quelques heures ! 

J’opte pour une douche rapide et pour rentabiliser le prix de la chambre, j’utilise quatre serviettes de bain et une bonne poignée de savon, shampoing, après-shampoing et lait pour le corps L’Occitane.

Je me jette sur un des lits. Ah un petit bémol, la couette est à la mode anglo-saxonne, aux exactes dimensions du lit… mais il ne fait pas froid !

Je mets en ligne et dodo : réveil à cinq heures du matin, pour un petit déjeuner gratuit avant 5h30 et un avion à 7h20.

Vous patienterez pour les photos et non, il n'y aura pas de relecture, alors oui, il y a des fautes, je sais...

Bonne nuit.