![Heureu[se] qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage [...] Et puis est retourné[e], plein d'usage et raison !](https://image.over-blog.com/F6F9k5CHdVNUv1C0zXMjxhoOXec=/100x100/smart/filters:no_upscale()/image%2F2091150%2F20160728%2Fob_187d35_img-1796.jpg)
DAY 2 part 2
ROUTE ET YELLOWSTONE
Nous quittons donc l’hôtel pour traverser, sans nous en rendre compte, Bozeman.
La voiture (et surtout son chauffage) est apprivoisée sur une courte portion d’autoroute. C’est President’s Day (férié) mais il n’y a pas temps de monde que cela.
Nous montons ensuite en altitude et les collines d’herbe jaune se parsèment de plaques de neige devant les montagnes.
Les accès à différents ranches, se suivent et se ressemblent plus ou moins loin de la route.
Nous longeons ensuite une rivière qui doit grouiller de poissons si l’on en juge par le nombre d’accès pour les pêcheurs (à la mouche bien sûr). Nous ne verrons qu’un seul fou !
Arrive la « ville » de Gardiner (une « Main Street » et deux rues) avec une petite faim sur le coup de dix heures, va pour un second petit déjeuner tardif / déjeuner précoce !
Des biches se promènent dans la rue...
Le choix étant limité, nous nous tournons vers le Two Bits, un bar très local fréquenté par des locaux !
Buiscuits and gravy ou œufs au bacon du Montana (je n’ai pas encore vu beaucoup de porcs dans les montages mais passons…)
Quelques miles plus loin, c’est l’entrée du Yellowstone National Park et nos premiers bisons ! Ils tombent à pic car je connais quelqu’un qui était un peu déçu par le peu de neige…
En parlant de neige, il se met à neiger ! En montant dans le parc, la neige commence à étendre son manteau blanc sur les paysages.
Nous roulons jusqu’à Mammoth Hot Springs, le dernier point du parc autorisé aux véhicules autres que les snow coaches et snow mobiles. Nous ne comprenons pas encore vraiment pourquoi, la route est totalement dégagée et parfaitement sèche…
Petit arrêt au Visitor Center pour prendre des informations sur l’endroit où nous devons attendre notre snow coache et demander des précisions sur la météo. Un ranger nous renseigne : ils ont eu un hiver record en matière de précipitations de neige mais ça fait quelques semaines que ça fond. Il devrait neiger demain (ça fait déjà une heure qu’il neige et il neigera toute la journée, mais il semblerait que ce soit pour lui la fraîcheur et l’humidité naturelle du parc…) et ils attendent beaucoup de vent avec une grosse baisse des températures pour demain. Nous aurons ainsi « some real winter time », je n’avais pas l’impression que nous étions en juillet mais bon, ce sera « fun » d’après lui !
Nous partons en exploration à pieds autour de Mammoth Hot Springs, ce sont des formations géologiques en forme de bassins couverts de stalactites. L’eau se déverse d’un bassin à l’autre le long de la falaise. L’air est très soufré et le vent pousse ces vapeurs nauséabondes vers nous. Nous devinons à travers la vapeur la couleur bleu nacré des bassins mais c’est surtout l’orange des roches qui perce dans la neige !
Certaines pistes sont interdites aux piétons !
Une demi-heure avant l’heure du rendez-vous, nous nous garons devant le point de rendez-vous fréquenté par des personnes engagées et pleine de bon sens,
puis, nous déposons nos valises devant un camion :
Et nous allons attendre qu’on nous appelle pour embarquer dans une des snow coach jaunes qui sont garées. Ils n’ont pas de chenillettes mais d’énormes pneus aussi hauts que nous (ou presque) !
Notre conducteur est Chuck, et ce que je prenais pour un simple « taxi » vers l’hôtel sera en réalité une vraie excursion guidée de quatre heures avec quelques arrêts et beaucoup de commentaires intéressants !
Dès la limite autorisée aux véhicules autres que les snow coaches et snow mobiles, nous comprenons pourquoi l’accès est fermé ! La route est couverte de neige très épaisse, de temps en temps molle et la plupart du temps bien « bumpy » comme dit Chuck, ça secoue !
Trois swnow coaches se suivent : les bagages et deux de passagers. A bord du notre, un couple de Seattle, un couple de jeune Newyorkais, une canadienne assez âgée et son plus jeune copain et nous !
Nous montons en altitude et la neige devient omniprésente, du blanc partout du sol au ciel !
Les bisons empruntent la « route » qui leur permet de se déplacer plus facilement et passent tranquillement autour de nous.
Ils deviennent monnaie courante avec leur épaisse fourrure et leur bosse de muscles sur le dos qui leur sert à fouiller la neige à la recherche de végétaux.
La conductrice du véhicule des bagages qui ouvre la route informe Chuck par radio quand elle voit de la « wildlife ».
Chuck nous fait saliver avec un animal « inhabituel », peut-être un loup, un bobcat… ? Il ne sait pas. Ce sera une taupe… Heureusement d’autres bisons se font voir !
Et… finalement, une louve blanche ! C’est « the Alpha female of the Canyon pack », elle est toute blanche, magnifique ! … et blessée à une patte. Elle est plus âgée et a été chassée de la meute du Canyon et se retrouve maintenant seule. Nous mitraillons pendant qu’elle s’éloigne en hurlant de temps en temps.
A peine remis de nos émotions, c’est un loup noir, un mâle, plus sauvage qui fait son apparition ! Il est énorme et part en courant dans les sapins.
Nous quittons le premier territoire des loups pour une zone plus chaude, la neige fond par endroit sur le goudron, là où la route n’a pas été isolée. Le magma n’est qu’à trois miles sous le sol, contre une quarantaine en moyenne dans la plupart des endroits du monde où il n’y a pas d’activité volcanique.
Nous passons des falaises d’obsidienne, des lacs, des sources chaudes, des bassins, d’autres bisons, etc…
Un arrêt pour une petite promenade vers une source et des fumeroles.
Un autre vers une cascade :
C’est l’émerveillement à chaque fois ! Nous guettons sans succès le bob cat le long de la rivière… d’autres bisons qui mangent de l’herbe qui pousse dans l’eau au risque de voir leurs dents pourrir et de ne plus pouvoir s’alimenter…
Le vent forcit, la neige tombe plus serrée, à « pleins flacons » !
Un arrêt pipi à 45 minutes de l’hôtel.
Chuck se renseigne sur l’heure du prochain jaillissement d’Old Faithful : 6h36, plus ou moins 10 minutes.
C’est l’angoisse au moment d’arriver : pourboire, pas pourboire, quel montant… Nous nous décidons pour 20$ alors que je vois les Newyorkais sortir les billets de 50…
Nos bagages nous attendent dans l’entrée de l’accueil de l’hôtel, nous récupérons les différents coupons du Frosty Fun Package (petits déjeuners, tickets pour les déposes, ticket retour), les indications et les clés. Notre « cabin » est à cinq minutes du bâtiment principal… mettons plutôt à dix avec des valises d’une tonne à traîner dans la neige, le vent qui souffle et la neige qui tombe !
Notre « cabin » est très « frontier » (c’est le nom de la gamme des cabins les moins chères en hiver) mais spacieuses et bien chauffées !
La neige monte jusqu’aux fenêtres qui ont été dégagées !
Nous posons vite les bagages et nous repartons aussi vite que possible (c’est-à-dire pas très vite) pour voir Old Faithful jaillir. Après un arrêt à la réception pour récupérer un coupon qui nous manquait et prendre un cookie à disposition (ils sont chauds et réchauffent les gants, tant pis pour le gras !) nous ressortons et ça devient plus compliqué : il fait sombre et nous n’avons pas encore bien fixé la géographie du lieu, nous errons un petit peu au milieu des chemins tracés dans un bon mètre vingt de neige.
L’impatience et l’agacement nous gagnent et je mets le pied dans un trou de neige, « crack », « aïe », des étoiles, quelques jurons et surtout, on ne s’arrête pas !
Et enfin, dans l’obscurité et surtout le froid, la neige et le vent : Old Fatihful !
J’installe le pied, photo de nuit oblige, j’essaie de régler mon appareil sous la poche plastique qui le protège vaguement de la neige, c’est légèrement agaçant et nous attendons !Il jaillit à l’heure pile et même de nuit, dans la brume, ça reste magique !
Le retour à la cabin se fait plus facilement maintenant que nous avons repéré les lieux et plus rapidement sans les valises !
Arnica, déballage des valises et des courses, rangement, douche, dîner rapide et nous nous effondrons à huit heures !