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Heureu[se] qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage [...] Et puis est retourné[e], plein d'usage et raison !

L'APPEL DU LARGE : Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le coeur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers. Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !

DAY 29 : OREGON PACIFIC COAST - DEPOE BAY

Publié le 7 Août 2018 par Number 3 in USA, animaux, Oregon, eau, contacts, miam-miam, visites

Départ de Portland difficile : nous sommes dans des banlieues qui se suivent et se ressemblent, des autoroutes à étages qui se croisent, se coupent, des travaux et des embouteillages…
Enfin, nous retrouvons les herbes jaunes et les rochers ! Pour une grosse heure seulement…

Nous retrouvons la rain forest verte et luxuriante du début du voyage! Ouf !

Puis le Pacifique, re ouf !

La route 101 longe la côte de l’Oregon. Elle fait partie d’une route mythique qui part du Canada et descend jusqu’au Mexique.

 

La rain forest donne directement sur les falaises surplombant l’océan. Si nous étions sous un soleil de plomb à Portland, ici, la brume de l’océan recouvre tout et ça fait beau. Il fait entre 16 et 18°C, c’est humide mais agréable.

 

Nous descendons jusqu’à Depoe Bay, « smallest port of the world » (euh, ils n’ont pas dû venir souvent en Méditerranée…), on va dire, le plus petit port des USA, ou d’Oregon…
C’est aussi «the capital of whale watching », ça c’est peut-être vrai !

En une quinzaine de minutes, depuis une falaise à deux ou trois kilomètres du bled, nous en repérons une que nous verrons plusieurs fois sortir respirer !
Oh… des baleines !!! (Non, je n’en veux pas une…)

Vue la distance d’où nous la voyons, elle doit être énorme !

 

Depoe Bay, c’est un port abrité, une rue avec quelques magasins de souvenirs, un observatoire (une pièce abritée sur la falaise où ils prêtent des jumelles) et… un restaurant.

Nous déjeunons de poisson d’Oregon ! Miam !!!
La serveuse nous rappelle qu’il y a de l’alcool dans la bière… euh, oui, c’est un peu le principe, merci…

Partout dans le bled/rue, il y a des messages chrétiens sur le sol… C’est étrange.
Des Mormons sont en visite. Une vingtaine de femmes de douze à cinquante ans et un homme, peut-être une famille…

 

Cette baleine vue depuis la côte m’a mise en appétit !
Je vais aller les observer d’un peu plus près avec un petit bateau. C’est le type de bateau qu’utilisent les militaires pour l’abordage des navires, exactement le même que ceux de la série australienne Sea Patrol (pour les sérivores) !

 

Je commence par en apprendre un peu plus sur les baleines et leur grande migration.
Au printemps, elles vont dans le Golfe du Mexique pour mettre bas et en été, elles remontent le long des côtes, dans les eaux les moins profondes possible (pour éviter les attaques d’orques… et d’humains) avec leur baleineaux, jusqu’en Alaska où elles vont se gaver de planctons avant de redescendre passer l’hiver dans le Sud du Golfe du Mexique.
Certaines d’entre elles, bien malignes se sont cependant dit « et pourquoi je ne resterais pas en Oregon en été, puisqu’il y a ces minuscules crevettes qui me nourrissent autant que le plancton d’Alaska ? » Hein, pourquoi ? Eh bien, pas de raison !
On les appelle, les « summer residents ». Elles viennent depuis une cinquantaine d’années passer l’été sur les côtes de l’Oregon, ce sont toujours les mêmes.

 

Je suis donc allée les observer parce que moi, je n’ai pas peur ! Le reste de l’équipe me prendra en photo depuis l’observatoire…

Je vais partir avec une famille de cinq américains. Le capitaine prévient qu’à l’avant ça remue beaucoup et demande des volontaires. Tout le monde recule… Je dis que ça m’est égal et je me retrouve à côté du fils aîné.
A six, on n’est pas du tout serré et on ne se gênera jamais. Ils font aussi des sorties sur des bateaux un peu plus gros qui prennent une cinquantaine de personnes, ça doit être différent…
Monter à bord ne me rassure pas mais j’y arrive.

Il y a deux règles : rester assis tout le temps et… je n’ai pas entendu la seconde… mais comme le capitaine n’engueulera personne, j’imagine que personne ne l’a enfreinte.

 

Le capitaine avait prévenu, la sortie du port va être « roller coaster ! Je ne suis pas déçue !
J’ai même un peu / beaucoup peur !
On grimpe sur les vagues qui se forment et j’ai l’impression qu’on n’en redescendra jamais, jusqu’à ce qu’on retombe enfin dans un grand « splatch » qui fait trembler le fond du bateau et se répercute dans les jambes. L’estomac est resté en haut de la vague ! Perfect Storm, à côté, ce n’est rien !

 

Nous gagnons une distance suffisante de la côte, le capitaine coupe le moteur et nous attendons. Ca tangue bien, une des jeunes de la famille est malade et les autres ne sont pas très en forme…

 

On dépasse des phoques et des sea lions sans s’arrêter… c’est d’un commun ! « Oh, là, à 5h ! Ah non, c’est juste un sea lion… » Euh… ok, ils s’en fichent peut-être… mais moi, je viens du Périgord et je l’aurais bien pris en photo le sea lion…

Le capitaine l’a compris et fera une petite pause autour d’une bouée où ils font bronzette dans la brume à la fin de la sortie mais pour l’instant, on n’est pas là pour ça !

 

 

On observe l’océan… et PPPSSSSHHHHHHHHHHHHHHHH !
Je crie tellement je suis surprise ! Un jet de baleine à 9h, un autre à 2h… et ça va continuer comme ça !
D’abord le jet d’eau très sonore (plus haut pour les femelles que pour les mâles) et puis un dos gris foncé couvert de coquillages et on l’espère un battement de queue…

 

 

 

On observe trois ou quatre fois la baleine faire surface ainsi et on se déplace le long de la côte pour en chercher d’autres… Nous en verrons cinq différentes ! Le capitaine les connaît bien et nous les décrit.
Elles ont un rythme de plongée très personnel qui permet de les identifier. Leur forme et les dessins sur leur corps aussi, bien sûr.

 

 

C’est sur le chemin du retour que nous en verrons une nous faire deux fois un beau battement de queue, très près du bateau !

 

 

 

Sur la vingtaine de jets observés, je ne me serai pas habituée et je pousserai un petit cri à chaque fois !

Les sea lions font un refus pas possible : « honk honk honk honk »…

Les phoques vont jusque dans le port !

Mais bon… j’ai vu des baleines !!!

Et j’ai pris une douche / bain de Pacifique !

 

 

 

Le retour se fait par la même route côtière, de zone de tsunami en zone de tsunami, de passages dans la rain forest, en villages/rues balnéaires un peu vieillots et dans la brume qui recouvre tout.

 

 

L’Oregon est un état de grandes découvertes : chaque jour (depuis trois jours), je me dis qu’on ne peut pas faire plus paumé, plus trou-du-cul-du-monde, plus redneck, plus hillbilly que ce qu’on travers et chaque jour, je découvre pire !
Prendre de l’essence dans ces bleds dont la station-service et la baraque à corn-dog (quand elles sont dissociées) sont les points  névralgiques est une véritable aventure !

On entend presque les banjos derrière la brume !

Dans les bleds un peu plus grands, c’est le magasin de cannabis (both medical and recreational) qui remplace la baraque à corn-dog...
 


Les locaux ne sont pas arrivés aux mêmes conclusions que Poelvoorde dans C'est Arrivé Près de Chez Vous, les enfants, ça ne flotte pas et ils préfèrent donc le rappeler aux parents…

 

 

 

La côte est quand même magnifique malgré la brume !

 

 

 

Arrivée tardive à Astoria (20h) dans un Motel 6 (le bas de gamme des motels) à 143$ la nuit !!! Sous le pont que nous allons emprunter ce matin et qui traverse l’embouchure de la Columbia River (que nous avons dû suivre sur un bon millier de kilomètres ces derniers jours).
Ce pont métallique vert clair est impressionnant. Il est d’abord très haut sur l’embouchure, les voitures sont de tout petits points et ensuite, sur la baie, il est très long, je dirai au moins cinq kilomètres en tout (sans exagérer…)

 

Le wifi ne fonctionnant bien entendu pas à l’hôtel, c’est avec celui du KFC situé derrière que j’essaie de poster cet article…

 

Les photos viendront ultérieurement…  sont arrivées !